De Gradlon-Plonéour au prieuré de Lanvern

Trois Gradlon sont cités par le cartulaire de Landévennec, Gradlon Meur le légendaire «roi Gradlon» que la tradition considère comme le fondateur de la Cornouaille, avec Guénolé, Corentin et Tugdual, et qui aurait régné au 6è siècle; Gradlon Flam, inconnu; enfin Gradlon-Plonéour, le seul dont l’existence historique est attestée.
    Ce personnage semble avoir joué un rôle de premier plan au début du 9è siècle. Nombre d’historiens voient en lui l’initiateur de la rencontre en 818 entre Louis Le Pieux, fils de Charlemagne, et Matmonoc, abbé de Landévennec, à Priziac en limite entre Cornouaille et Vannetais. Entrevue qui conduisit à l’abandon des «usages scotiques» par le clergé breton et à l’adoption des «normes romaines» selon la règle de Saint Benoit en vigueur dans l’empire carolingien. A la pérégrination des moines qui partaient à la rencontre des habitants, sans qu’existent des églises, la réforme se traduisit par la création d’évêchés territoriaux divisés en paroisses dotées chacune d’une église. Gradlon-Plonéour, détenteur de biens importants dans le Plebs Enéour, pourrait ainsi être à l’origine de la création du diocèse de Cornouaille et de l’établissement du premier évêché à la confluence (Kemper) de l’Odet et du Steir. “Eu égard au nom de Gradlon-Plonéour, la paroisse pourrait avoir été le berceau de la puissante famille seigneuriale qui gouverna la Cornouaille après les invasions normandes”, écrit l’historien B. Tanguy.

    La fin du 9è siècle et le premier tiers du 10è sont marqués par les raids vikings. En 913, l’abbaye de Landévennec est saccagée et détruite, provoquant la fuite des moines à Montreuil-sur-Mer dans le nord de la France. Pendant près d’un quart de siècle, la Cornouaille est soumise à de nouveaux maîtres et l’élite dirigeante s’exile dans l’empire carolingien ou dans l’île de Bretagne. Exilé en Angleterre, Alain Barbetorte revient en Bretagne et restaure son autorité de duc entre 936 et 939.

    La fin du 9è siècle et le premier tiers du 10è sont marqués par les raids vikings. En 913, l’abbaye de Landévennec est saccagée et détruite, provoquant la fuite des moines à Montreuil-sur-Mer dans le nord de la vikingsFrance. Pendant près d’un quart de siècle, la Cornouaille est soumise à de nouveaux maîtres et l’élite dirigeante s’exile dans l’empire carolingien ou dans l’île de Bretagne. Exilé en Angleterre, Alain Barbetorte revient en Bretagne et restaure son autorité de duc entre 936 et 939.

 

Ci-dessus: Vikings dans leur drakkar s’apprêtant à assiéger Guérande (peinture du 11è siècle)

    Au milieu du 10è siècle, le petit-fils présumé de Gradlon-Plonéour, le vicomte Dilès (l’exilé de Cambrie), fait une donation importante à Landévennec de biens situés dans le Cap Caval, à Plonéour même et dans ses environs (Peumerit, Beuzec-Cap-Caval). Ces biens émanaient «de son propre héritage qu’il avait reçu de ses illustres parents».possessions_Landevennec
    L’importance des donations faites par divers comtes de Cornouaille conduit l’abbaye de Landévennec à implanter un prieuré à Lanvern au 11è siècle, le prieur ayant en charge la collecte des redevances dans  l’ouest de la Cornouaille.
    Le nom de Gradlon fut également  porté dans la seconde moitié du 12è siècle par un abbé de Landévennec originaire de Plonéour («Gradlonus de plebe sancti Eneguorii de pago Cap Cavall» : Gradlon de la paroisse de Saint Enéour du pays de Cap Caval).
    En 1362, Armel, originaire de La Ville Neuve (Guernévez) en la paroisse de Lanvern devient le 51è successeur de Saint Guénolé à la tête de l’abbaye de Landévennec.

     Pourquoi l’église priorale édifiée fin 14è ou début 15è siècle fut-elle dédiée à Saint Philibert ? En raison sans doute des échanges entre les abbayes bénédictines de Landévennec et de Noirmoutier fondée par Philibert, notamment lors de l’exil provoqué par les incursions normandes. Gradlon-Plonéour se serait retiré à la fin de sa vie à Noirmoutier.

st-philibert

Le prieuré actuel est daté du 16è siècle. Occupé par  un moine administrateur jusqu’au 17è siècle, il devient ensuite lanvern 1990presbytère, puis siège d’exploitation agricole jusque vers 1960. Chaque premier octobre se tenait une foire à Lanvern, qui s’est maintenue  jusqu’à l’entre-deux-guerres.