Au 18è siècle, le territoire de la paroisse est curieusement éclaté en trois ensembles distincts. Les autres villages, même proches de Lanvern, font en effet enregistrer les actes religieux à Plonéour.
En 1793, la chapelle est vendue pour 615 livres à Jean Corentin Daniélou. Du frère de ce dernier sera issu, cinq générations plus tard, le cardinal Jean Daniélou.
Après la Révolution, la paroisse de Lanvern est amputée de sa trêve de Saint-Honoré, rattachée à Plogastel-Saint-Germain. Elle fusionne avec la paroisse de Plonéour en 1825. Il en sera de même pour l’éphémère commune de Lanvern, créée en 1795 et absorbée par Plonéour en 1827, en raison de «la pénurie d’hommes lettrés pour former la municipalité» (registre des délibérations). Comme avant la Révolution pour les actes religieux, la majorité des habitants du “quartier” de Lanvern s’adresse entre 1795 et 1827 à la mairie de Plonéour plutôt qu’ à celle de Lanvern pour les enregistrements à l’état civil, à l’exception des deux mêmes zones qu’au 18è siècle (Saint-Honoré étant reconnu comme commune de 1795 à 1832 avant d’être absorbé par Plogastel-Saint-Germain).
La réalité territoriale et administrative de Lanvern a donc été singulière. Les villages se reconnaissant de Lanvern ne constituent pas un ensemble contigu, ce sentiment d’appartenance renvoyant vraisemblablement aux origines de la paroisse, c’est-à-dire aux donations foncières des 10è et 11è siècles. Sur l’une des copies du cartulaire de Landévennec figure en marge une note ajoutée au 17è siècle affirmant «Plonéour a conquis Lanvern»… La paroisse existait bien toujours, mais sa réalité était peu visible.
